La chirurgie TUR-T (résection transurétrale de tumeur) pour le cancer de la vessie est une procédure chirurgicale mini-invasive utilisée pour diagnostiquer, traiter et gérer le cancer de la vessie. Généralement, la TUR constitue la première étape du traitement, permettant de déterminer le stade et le grade du cancer et, dans certains cas, d’enlever complètement la tumeur si elle est superficielle.
Cette procédure nécessite généralement une courte hospitalisation et est essentielle pour le diagnostic et la prise en charge initiale du cancer.
Qu’est-ce que la chirurgie TUR-T ?
La TUR-T est une intervention fondamentale utilisée à la fois pour diagnostiquer et traiter le cancer de la vessie. Il s’agit d’une chirurgie endoscopique réalisée à l’aide d’un résectoscope, un instrument fin en forme de tube inséré via l’urètre pour retirer les tissus ou tumeurs anormaux de la vessie.
Cette procédure est généralement employée pour les cancers de la vessie non infiltrants (ne pénétrant pas les couches profondes de la vessie). Elle peut servir de traitement principal pour les petites tumeurs superficielles ou comme étape diagnostique préalable à des traitements complémentaires, tels que la chimiothérapie ou la chirurgie d’ablation de la vessie.
À qui s’adresse la chirurgie TUR-T ?
La TUR-T est indiquée dans les situations suivantes :
- Diagnostic du cancer de la vessie : Confirme la présence d’un cancer et permet de collecter des échantillons pour biopsie afin de déterminer le type, le stade et le grade du cancer.
- Cancer non infiltrant : Traitement principal pour les tumeurs superficielles de la vessie.
- Ablation tumorale : Permet de retirer complètement les petites tumeurs localisées, pouvant être curatives à un stade précoce.
- Stadification : Évalue la profondeur de pénétration du cancer dans la paroi de la vessie et aide à planifier les traitements complémentaires.
- Traitement des récidives : Indiqué pour retirer les tumeurs récurrentes chez les patients ayant un historique de cancer de la vessie non infiltrant.
- Gestion des symptômes : Réduit les symptômes urinaires tels que l’hématurie (sang dans les urines), la fréquence urinaire ou la douleur lors de la miction.
- Évaluation après traitement intravésical : Vérifie la réponse au traitement intravésical et détecte les récidives éventuelles.
Préparation préopératoire
Avant la procédure, les patients doivent se préparer comme pour toute intervention chirurgicale sous anesthésie. Cela inclut des analyses sanguines, un ECG et une radiographie thoracique. Les patients sous anticoagulants doivent arrêter ces médicaments une semaine avant l’opération, avec prescription éventuelle de traitements alternatifs. Le patient doit rester à jeun pendant six heures avant la chirurgie. Des bas de compression sont utilisés chez les patients âgés pour prévenir les thromboses. Des antibiotiques prophylactiques sont administrés avant la chirurgie pour éviter les infections. Un formulaire de consentement informé est remis au patient.
Comment se déroule l’opération ?
Le patient est allongé sur le dos, les jambes pliées et écartées. Un cystoscope est inséré via l’urètre dans la vessie sous conditions stériles. Les tumeurs sont localisées, évaluées, puis retirées à l’aide du résectoscope. Les zones de saignement sont cautérisées. Une sonde urinaire est placée en fin d’intervention, et les échantillons prélevés sont envoyés pour analyse pathologique.
Type d’anesthésie
L’opération est réalisée sous anesthésie spinale (anesthésie de la partie inférieure du corps) ou générale, selon l’évaluation du médecin anesthésiste.
Durée de l’hospitalisation
Elle varie en fonction de la taille de la tumeur et de l’état général du patient. Les petites tumeurs sans saignement postopératoire permettent une sortie le lendemain. Pour les tumeurs plus importantes, l’hospitalisation peut durer deux à trois jours, voire plus en cas de complications.
Différences entre hommes et femmes
La procédure est identique chez les deux sexes. Cependant, l’urètre plus court chez les femmes facilite l’accès à la vessie.
Durée de la sonde urinaire
La sonde est retirée après 1 à 2 jours pour les petites tumeurs. Pour les tumeurs importantes ou une résection étendue, elle peut rester en place jusqu’à une semaine.
Est-ce une solution définitive ?
Pour les tumeurs précoces, une TUR complète peut être curative. Cependant, des traitements complémentaires sont parfois nécessaires.
Re-TUR : Quand est-elle nécessaire ?
Une deuxième TUR (re-TUR) peut être réalisée 2 à 6 semaines après la première intervention pour vérifier l’absence de tumeurs résiduelles ou évaluer les cas de tumeurs à haut grade.
Options thérapeutiques en fonction des résultats pathologiques
Si le cancer de la vessie est inférieur à 3 cm, récemment détecté et de bas grade, une dose unique de chimiothérapie est administrée dans la vessie dans les 24 heures suivant le diagnostic (de préférence dans les 6 premières heures), et le patient est placé sous suivi régulier. Si le résultat pathologique indique un cancer de stade 2, une cystectomie radicale est réalisée. En l’absence de tissu musculaire dans l’échantillon, une re-TUR est effectuée 2 à 6 semaines plus tard, car la présence de tissu musculaire est cruciale pour les décisions thérapeutiques. Si du tissu musculaire est présent et que le cancer ne s’est pas propagé dans le corps, une cystectomie radicale est pratiquée. Pour les patients trop âgés pour supporter une chirurgie ou présentant des saignements persistants liés à la tumeur, ou si la tumeur est trop volumineuse pour être retirée lors de la première intervention, une deuxième opération est envisagée. Dans ce cas, une résection maximale est tentée lors de la deuxième intervention pour réduire les saignements et améliorer l’efficacité des traitements ultérieurs comme la radiothérapie et la chimiothérapie. Cette procédure est appelée TUR palliative.
La chimiothérapie est-elle administrée pendant ou après l’intervention chirurgicale ?
Chez certains patients, des médicaments de chimiothérapie sont administrés dans la vessie durant la période postopératoire précoce, c’est-à-dire dans les 6 premières heures après la TUR. L’objectif de la chimiothérapie postopératoire est de prévenir les récidives tumorales à long terme. Des études scientifiques ont montré que cette chimiothérapie précoce réduit le risque de récidive du cancer. Toutefois, certains critères doivent être remplis : la tumeur doit être nouvellement détectée, mesurer moins de 3 cm, être située en un seul point, être de bas grade et avoir été complètement retirée. Dans ces cas, une dose unique de chimiothérapie est administrée dans les 6 heures suivant l’intervention.
Complications
Cette intervention pour le cancer de la vessie est généralement sûre, mais comme pour toute procédure chirurgicale, certains risques et complications potentielles existent. Voici les complications fréquentes et moins fréquentes associées à cette opération :
Complications fréquentes :
- Saignements et rétention de caillots.
- Infections des voies urinaires (IVU).
- Douleurs, spasmes de la vessie ou inconfort.
- Difficulté temporaire à uriner.
Complications moins fréquentes :
- Perforation de la vessie.
- Hématurie persistante.
- Cicatrisation ou contracture de la vessie.
- Récurrence du cancer de la vessie.
- Sepsis (rare mais grave).
Résumé
La procédure de résection transurétrale (TUR) est une intervention peu invasive utilisée pour diagnostiquer et traiter le cancer de la vessie. Pendant la chirurgie, un résectoscope est introduit dans la vessie par l’urètre, et une boucle métallique alimentée par un courant électrique est utilisée pour retirer les tumeurs de la surface interne de la vessie. Cette procédure est réalisée sans incision externe et permet d’échantillonner des tissus pour déterminer le stade et le grade du cancer. Elle constitue généralement le traitement principal pour le cancer de la vessie non invasif sur le plan musculaire et aide à atténuer les symptômes tels que la présence de sang dans les urines. Le suivi postopératoire est essentiel pour surveiller les complications et détecter d’éventuelles récidives du cancer.
Prof. Dr. Emin ÖZBEK
Urologue
Istanbul, TURQUIE
Leave a Reply