Striction urétrale féminine : Causes, symptômes, diagnostic et traitement (Uréthroplastie)

Striction urétrale féminine : Causes, symptômes, diagnostic et traitement (Uréthroplastie)

La striction urétrale féminine est une affection rare mais importante caractérisée par un rétrécissement de l’urètre, entraînant des difficultés à uriner. Elle peut résulter d’infections, de traumatismes, d’interventions chirurgicales antérieures ou de conditions inflammatoires. Les symptômes courants incluent un faible débit urinaire, des infections urinaires fréquentes et une vidange incomplète de la vessie. Le diagnostic repose sur l’uroflowmétrie, la cystoscopie et des examens d’imagerie.

Selon la gravité de la sténose, les options thérapeutiques varient de la dilatation urétrale à des interventions chirurgicales plus avancées, telles que l’uréthroplastie. Un diagnostic précoce et un traitement approprié peuvent améliorer la fonction urinaire et la qualité de vie.

Qu’est-ce que la sténose urétrale féminine?

Kadın Üretra Darlığı
Striction urétrale féminine

La sténose urétrale féminine est une condition dans laquelle l’urètre (le tube qui transporte l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps) se rétrécit de manière anormale, provoquant des difficultés à uriner. Ce rétrécissement peut être dû à la formation de tissu cicatriciel suite à des infections, des traumatismes, des interventions chirurgicales antérieures ou une inflammation chronique. Bien que moins fréquente que chez les hommes, elle peut causer un inconfort notable et des complications telles que la rétention urinaire, des infections urinaires récurrentes (IUR) et une vidange incomplète de la vessie. Les options de traitement vont de procédures peu invasives, comme la dilatation urétrale, à la reconstruction chirurgicale, en fonction de la sévérité de la sténose.

Quelles sont les causes de la sténose urétrale féminine ?

Les sténoses urétrales féminines peuvent se développer en raison de plusieurs facteurs conduisant à la formation de tissu cicatriciel et au rétrécissement de l’urètre. Les principales causes comprennent :

  • Infections :
    Des infections urinaires récurrentes ou sévères (IUR) peuvent provoquer une inflammation qui conduit, à terme, à la formation de tissu cicatriciel.
  • Traumatismes :
    Des lésions de la région pelvienne dues à l’accouchement, à des accidents ou à d’autres traumatismes physiques peuvent endommager l’urètre et entraîner une cicatrisation.
  • Interventions chirurgicales antérieures :
    Les chirurgies pelviennes ou urétrales, y compris les procédures impliquant la pose d’un cathéter, peuvent involontairement endommager la muqueuse urétrale.
  • Conditions inflammatoires :
    Des maladies inflammatoires chroniques, telles que le lichen scléreux, peuvent également contribuer au développement de sténoses en induisant une fibrose du tissu urétral.

Chacun de ces facteurs, individuellement ou conjointement, peut entraîner un rétrécissement de l’urètre et provoquer les symptômes associés à la sténose urétrale féminine.

Symptômes de la sténose urétrale féminine

Les symptômes peuvent varier en gravité mais incluent généralement :

  • Jet urinaire faible ou lent – Difficulté à évacuer l’urine ou débit réduit.
  • Effort pour uriner – Nécessité de pousser ou de forcer pour commencer ou terminer la miction.
  • Mictions fréquentes – Sensation d’avoir besoin d’uriner plus souvent que d’habitude.
  • Vidange incomplète de la vessie – Impression que la vessie n’est pas complètement vidée après la miction.
  • Rétention urinaire – Incapacité à vider complètement la vessie, entraînant un inconfort.
  • Miction douloureuse (dysurie) – Sensation de brûlure ou douleur pendant la miction.
  • Infections urinaires récurrentes (IUR) – Infections fréquentes dues à la stagnation de l’urine.
  • Fuite après la miction – Écoulement ou goutte-à-goutte d’urine après avoir terminé.
  • Douleur ou inconfort pelvien – Douleur dans le bas-ventre ou la région pelvienne liée aux problèmes urinaires.

Diagnostic

Le diagnostic de la sténose urétrale féminine combine l’anamnèse, l’examen physique et des tests spécialisés pour évaluer le rétrécissement de l’urètre et son impact sur la fonction urinaire.

Antécédents médicaux et examen physique

  • Revue des symptômes (ex. : jet urinaire faible, IUR fréquentes, difficulté à uriner).
    • Évaluation des chirurgies antérieures, des infections ou des traumatismes affectant le tractus urinaire.
    • Examen pelvien pour détecter une sensibilité ou des anomalies.

Tests diagnostiques

  • Uroflowmétrie : Mesure le débit urinaire ; un jet lent ou interrompu peut indiquer une sténose.
    • Test de résidu post-mictionnel (RPM) : Utilise l’échographie ou la cathétérisation pour vérifier la quantité d’urine restant dans la vessie après la miction.
    • Cystourethroscopie : Une petite caméra (cystoscope) est introduite dans l’urètre pour visualiser le rétrécissement, la cicatrisation ou d’autres anomalies.
    • Urétrogramme rétrograde (URG) ou Cystourétrogramme mictionnel (CUM) : Imagerie radiologique avec produit de contraste pour mettre en évidence l’urètre et la vessie pendant la miction.
    • IRM ou échographie pelvienne : Dans certains cas, l’imagerie permet d’évaluer les tissus environnants et d’exclure d’autres pathologies.

Complications

Sans traitement, la sténose urétrale féminine peut entraîner plusieurs complications :

  • Rétention urinaire: Difficulté ou incapacité à vider complètement la vessie, provoquant un inconfort et augmentant le risque d’infection.
    • Infections urinaires récurrentes (IUR): La stagnation de l’urine dans la vessie favorise la prolifération bactérienne, entraînant des infections fréquentes.
    • Dysfonctionnement de la vessie: L’obstruction chronique peut affaiblir le muscle de la vessie, réduisant sa capacité à se contracter efficacement.
    • Dommages rénaux (hydronephrose):Dans les cas graves, l’urine peut refluer vers les reins, provoquant un gonflement (hydronephrose) et des dommages potentiels.
    • Calculs vésicaux: Une vidange incomplète de la vessie peut favoriser la formation de calculs, engendrant douleur et obstruction supplémentaire.
    • Incontinence: L’effort pour uriner ou des sténoses non traitées peuvent provoquer des fuites urinaires ou une incontinence par débordement.
    • Douleur pelvienne chronique: Un dysfonctionnement prolongé de la vessie peut entraîner une douleur ou un inconfort persistant dans la région pelvienne.

Traitement de la sténose urétrale féminine

Le traitement dépend de la gravité du rétrécissement, des causes sous-jacentes et des symptômes du patient. Les options vont de procédures peu invasives à la reconstruction chirurgicale.

Gestion conservatrice

  • Cathétérisation : Dans certains cas, l’utilisation d’un cathéter temporaire ou intermittent permet de soulager la rétention urinaire.
  • Médicaments : En présence d’infections ou d’inflammation, des antibiotiques ou des anti-inflammatoires peuvent être prescrits.

Procédures peu invasives

  • Dilatation urétrale : Procédure consistant à élargir l’urètre rétréci à l’aide de dilatateurs de tailles croissantes ou d’un cathéter à ballonnet. Elle offre un soulagement temporaire, bien que le taux de récidive soit élevé.
  • Urétrotomie interne en vision directe (DVIU) : Réalisation d’une petite incision dans la sténose à l’aide d’un cystoscope équipé d’une lame minuscule ou d’un laser. Cette méthode est souvent efficace pour les sténoses légères mais peut nécessiter des interventions répétées.

Traitement chirurgical (urétroplastie féminine)


L’urétroplastie féminine est une procédure chirurgicale reconstructive destinée à corriger les sténoses urétrales ne répondant pas aux traitements moins invasifs tels que la dilatation ou l’urétrotomie interne. L’objectif de la chirurgie est de restaurer un calibre urétral normal et d’améliorer la fonction urinaire.

Indications :

  • Sténoses récurrentes ou persistantes ne répondant pas à la gestion conservatrice.
  • Rétrécissement sévère entraînant des symptômes urinaires importants tels que la rétention, des infections récurrentes ou une vidange incomplète de la vessie.

Chirurgie – Uréthroplastie

  • Excision et anastomose primaire : Dans les cas où la sténose est courte, le segment rétréci peut être excisé et les extrémités saines de l’urètre réunies.
  • Augmentation/Uréthroplastie avec lambeaux ou greffes : Pour les sténoses plus longues ou complexes, un tissu provenant de la paroi vaginale (uréthroplastie par lambeau vaginal) ou de la muqueuse buccale peut être utilisé pour reconstruire et élargir le canal urétral, assurant ainsi une réparation robuste et flexible.

Détails de la procédure :

  • Dissection : Réalisation d’une dissection minutieuse pour exposer le segment urétral affecté.
  • Résection ou incision : Retrait ou incision du tissu cicatriciel ou de la zone sténosée afin d’ouvrir la lumière urétrale.
  • Reconstruction : Réparation du défaut à l’aide d’un tissu local ou d’une greffe, garantissant une paroi urétrale lisse et suffisamment large pour permettre un écoulement normal de l’urine.

Soins postopératoires :

  • Cathétérisation : Placement habituel d’un cathéter urinaire temporaire pour assurer un drainage adéquat et soutenir l’urètre reconstruit pendant la cicatrisation.
  • Suivi : Un suivi régulier est essentiel pour vérifier la récidive éventuelle de la sténose et évaluer la fonction urinaire.

Résultats et considérations

  • Efficacité :
    Lorsqu’elle est réalisée par un chirurgien expérimenté, l’uréthroplastie peut offrir une solution durable, améliorant significativement les symptômes urinaires et la qualité de vie.
  • Risques et complications :
    Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques potentiels tels que l’infection, les saignements et la récidive de la sténose. Une planification préopératoire rigoureuse et une technique chirurgicale soignée permettent de minimiser ces risques.

Gestion à long terme et suivi

  • Suivi régulier pour détecter une éventuelle récidive.
  • Thérapie du plancher pelvien pour renforcer les muscles et améliorer la fonction urinaire.
  • Modifications du mode de vie, telles qu’une hydratation adéquate et des mesures de prévention des infections.

Résumé

La sténose urétrale féminine est un rétrécissement de l’urètre, souvent causé par la formation de tissu cicatriciel à la suite d’infections, de traumatismes ou d’interventions chirurgicales antérieures. Cette condition peut se manifester par un faible jet urinaire, des difficultés à vider complètement la vessie et des infections urinaires récurrentes. Le diagnostic repose généralement sur un examen physique, des études d’imagerie, l’uroflowmétrie et la cystoscopie. Les options de traitement vont des approches conservatrices, telles que la cathétérisation et la dilatation urétrale, aux interventions chirurgicales comme l’uréthroplastie pour les cas plus complexes ou récurrents.

Prof. Dr. Emin ÖZBEK
Urologue
Istanbul – TURQUIE

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