Cancer du rein : Causes, symptômes, stades, chirurgie et traitement

Cancer du rein : Causes, symptômes, stades, chirurgie et traitement

Le cancer du rein est une maladie maligne qui se développe à partir du parenchyme rénal (la structure fonctionnelle propre du rein). C’est l’un des cancers urologiques les plus courants après le cancer de la prostate et de la vessie. Un diagnostic précoce est crucial, car si la maladie est détectée à un stade précoce, un taux de succès élevé peut être obtenu par la chirurgie.

En général, ce cancer résiste à la radiothérapie et aux médicaments de chimiothérapie. Dans cet article, je fournirai des informations actualisées sur les causes, les symptômes, les stades, le traitement et la chirurgie du cancer du rein, en m’appuyant sur mes propres expériences.

Qu’est-ce que le cancer du rein ?

Le cancer du rein est une tumeur maligne qui se développe dans une partie du rein appelée le « tubule proximal ». Chez les adultes, le carcinome rénal (CCR, carcinome des cellules rénales, adénocarcinome rénal) est le cancer rénal malin le plus fréquent. Chez les jeunes enfants, une forme appelée tumeur de Wilms est plus courante. Aujourd’hui, le diagnostic de cancer du rein a augmenté grâce à l’utilisation généralisée des examens radiologiques tels que le scanner, l’IRM et l’échographie (USG). Les cancers détectés de manière aléatoire ou accidentelle par ces moyens sont appelés « incidentalomes » (cancers détectés par hasard). Ces cas, souvent diagnostiqués à un stade précoce et limités au rein, ont un meilleur pronostic.

Quels sont les symptômes (signes) du cancer du rein ?

Le cancer du rein ne provoque généralement aucun symptôme à ses débuts. Les symptômes varient en fonction du stade de la maladie. En cas de métastase, les symptômes dépendent de l’organe touché. Voici les symptômes fréquents à un stade avancé :

  • Hématurie : Présence de sang dans les urines, visible (macroscopique) ou non (microscopique). Des caillots sanguins peuvent parfois se former.
  • Douleur latérale : Douleur persistante au niveau du côté affecté, due à l’étirement de la membrane rénale ou à la pression sur les organes voisins.
  • Masse abdominale : Une masse palpable peut être détectée chez les patients maigres si la tumeur est volumineuse.
  • Perte d’appétit : Observée dans les cancers à un stade avancé.
  • Perte de poids : Comme pour de nombreux cancers, une perte de poids est fréquente.
  • Fatigue : Présente dans les cancers rénaux avancés.
  • Fièvre élevée : Provoquée par certaines substances sécrétées par la tumeur.
  • Hypertension artérielle : Une tension élevée causée par le cancer peut revenir à la normale après son retrait chirurgical.
  • Toux avec hémoptysie : Résulte d’une propagation aux poumons.
  • Douleurs osseuses : Surviennent lorsque le cancer métastase aux os.

Quelles sont les causes (étiologie) du cancer du rein ?

Les causes exactes du cancer du rein restent inconnues, mais les facteurs suivants sont reconnus :

  • Antécédents familiaux de cancer.
  • Exposition à des produits chimiques ou à l’amiante.
  • Tabagisme : double le risque de cancer.
  • Obésité et diabète, associés à un pronostic défavorable.
  • Hypertension artérielle.
  • Maladies génétiques, comme la maladie de von Hippel-Lindau.
  • Anomalies chromosomiques ou mutations des gènes suppresseurs de tumeurs.
  • Dialyse prolongée pour insuffisance rénale chronique.

Quels sont les facteurs de risque de développer un cancer du rein ?

Les facteurs de risque de formation du cancer sont très importants. En les connaissant, il est possible de se protéger contre le cancer. Voici certaines causes qui prédisposent au développement du cancer du rein ou qui posent un risque :

Âge : Le cancer du rein est plus fréquent chez les personnes âgées, en particulier entre 50 et 60 ans.
Tabagisme : Il est deux fois plus fréquent chez les fumeurs.
Obésité : Il est plus fréquent chez les personnes obèses.
Hypertension artérielle : L’hypertension augmente le risque de cancer du rein.
Dialyse : Les personnes sous dialyse prolongée sont à haut risque.
Certaines maladies héréditaires : telles que la maladie de Von Hippel-Lindau, le syndrome de Birt-Dube, la sclérose tubéreuse, le carcinome papillaire héréditaire ou le cancer rénal familial.
Diabète : Il est plus fréquent et a une évolution plus défavorable chez les patients diabétiques.

Quelles mesures prendre pour se protéger du cancer du rein ?

Comme pour tous les cancers et les maladies chroniques, il est possible de prévenir le développement du cancer du rein. Voici quelques mesures et changements de vie à adopter :
Arrêter de fumer : Le tabac est un facteur de risque important. En arrêtant de fumer, le risque de cancer diminue également.
Perte de poids : L’obésité étant une cause de cancer du rein, perdre du poids de manière saine est une protection efficace.
Contrôler l’hypertension : En suivant un régime équilibré, en faisant de l’exercice régulièrement et, si nécessaire, en prenant des médicaments antihypertenseurs.
Limiter les aliments d’origine animale : Réduire les protéines animales et consommer des fruits et légumes est protecteur.
Éviter les substances chimiques : Les cancers sont fréquents chez certains travailleurs de l’industrie chimique.

Contrôle du diabète : Il est essentiel pour les patients diabétiques de maintenir leur glycémie sous contrôle.

Comment diagnostique-t-on le cancer du rein ?

Un interrogatoire médical détaillé et un examen sont essentiels pour diagnostiquer le cancer du rein. Ensuite, des analyses de laboratoire et des examens radiologiques permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer le stade de la maladie.
Anamnèse :

  • Questions sur la douleur, les saignements et leur durée.
  • Antécédents familiaux de cancer, notamment du rein.
  • Habitudes de vie (tabac, alcool) et profession.

Examen physique : Un examen urologique général est réalisé. Une masse peut parfois être détectée à la palpation.
Analyses de laboratoire :

  • Absence de marqueurs spécifiques pour le cancer du rein, contrairement au PSA pour la prostate.
  • Tests sanguins pour détecter une anémie ou des anomalies.
  • Analyse d’urine pour détecter du sang microscopique.
  • Tests hépatiques, notamment pour identifier le syndrome de Stauffer

Examens radiologiques : Scanner, IRM, échographie et angiographie pour évaluer la taille et la localisation de la tumeur.
Biopsie rénale : Réalisée dans des cas spécifiques, notamment pour les patients avec un seul rein.

Stadification du cancer du rein

Le cancer est classé selon le système TNM :

  • T (taille de la tumeur)
  • N (présence dans les ganglions lymphatiques)
  • M (métastases à distance)
    Le cancer est divisé en 4 stades (I-IV).
  • Stade I : Tumeur <7 cm, limitée au rein.
  • Stade II : Tumeur >7 cm, limitée au rein.
  • Stade III : Extension aux tissus voisins ou à la veine rénale.
  • Stade IV : Métastases ou atteinte des organes voisins.

Traitement du cancer du rein

La chirurgie est le traitement principal, avec un taux de survie sans maladie proche de 100 % pour les cancers détectés tôt.

  • Néphrectomie radicale : Ablation complète du rein, des tissus graisseux environnants, et parfois de la glande surrénale.
  • Néphrectomie partielle : Ablation uniquement de la partie cancéreuse, préservant le rein.
    Les techniques incluent la chirurgie ouverte, laparoscopique ou robotique.

A- Chirurgie du cancer du rein – traitement chirurgical :

La chimiothérapie et la radiothérapie ne sont pas très efficaces dans le cas du cancer du rein. Le traitement le plus efficace est la chirurgie. En fonction du stade de la maladie, la chirurgie consiste soit à retirer complètement le rein (néphrectomie radicale), soit à enlever uniquement la partie cancéreuse (néphrectomie partielle).
Lors d’une néphrectomie radicale, le rein, la partie supérieure de l’uretère, la glande surrénale si le cancer touche le pôle supérieur du rein, ainsi que les ganglions palpables pendant la chirurgie, sont retirés avec le fascia de Gerota entourant le rein.

Type d’anesthésie, durée de l’intervention, durée d’hospitalisation

  • La chirurgie se pratique sous anesthésie générale.
  • La durée de l’opération varie (2-3 heures, parfois jusqu’à 4 heures).
  • La durée d’hospitalisation est généralement de 2 à 3 jours.

À faire avant l’opération :

  • Arrêter les anticoagulants une semaine avant.
  • Si le patient est diabétique ou hypertendu, il est conseillé de consulter son médecin au préalable.
  • Les réserves de sang sont ajustées en conséquence, car la chirurgie du cancer du rein est une opération hémorragique.
  • Il est nécessaire de jeûner (ni nourriture ni boisson) 5 à 6 heures avant l’intervention.
  • Le jour de la chirurgie, se présenter avec sa pièce d’identité et les documents nécessaires au service d’hospitalisation.

À faire après l’opération :

  • Les points de suture sont retirés après une semaine.
  • Les activités quotidiennes peuvent être reprises au bout de 7 à 10 jours.
  • Évitez les exercices intenses et les travaux physiques lourds pendant 4 à 6 semaines.

Traitement des cancers sans métastases :
Lorsque les cancers du rein non métastatiques sont retirés chirurgicalement, il n’est pas nécessaire d’ajouter de traitement par radiothérapie ou chimiothérapie. La chirurgie reste le traitement le plus efficace.

Options chirurgicales pour le cancer du rein non métastatique :

  1. Néphrectomie radicale :
    • Retrait complet du rein, des tissus graisseux autour, de la moitié supérieure de l’uretère et, si nécessaire, de la glande surrénale.
    • Peut être réalisée par :
      • Chirurgie ouverte
      • Méthode laparoscopique
      • Méthode robotique
  2. Néphrectomie partielle :
    • Seule la partie cancéreuse du rein est retirée, en conservant une marge de tissu sain.
    • Indiquée si :
      • La tumeur est inférieure à 4 cm (parfois possible pour des tumeurs plus grandes selon les cas).
      • La tumeur est située loin des vaisseaux principaux et des voies urinaires.

Chirurgies non invasives (robotique/laparoscopie) :
Ces méthodes sont privilégiées pour leurs avantages :

  • Incisions plus petites, cicatrices réduites.
  • Moins de douleurs post-opératoires.
  • Hospitalisation plus courte.

En cas de cancer bilatéral (deux reins touchés) :

  • Si possible, une néphrectomie partielle est réalisée sur chaque rein.
  • Si les deux reins ne sont pas éligibles à un traitement partiel, une néphrectomie radicale bilatérale est réalisée, et le patient est placé sous dialyse.

Cancer sur rein unique :

  • Si une néphrectomie partielle est possible, elle est privilégiée. Sinon, une néphrectomie radicale est effectuée, suivie d’une dialyse.

Transplantation rénale :
Dans les cas où les deux reins ont été enlevés, une greffe de rein peut être envisagée en fonction de l’état général du patient.

B- Traitements non chirurgicaux :

Pour les patients âgés ou en mauvaise santé, des alternatives à la chirurgie existent :

  • Cryoablation : Destruction des cellules cancéreuses par congélation.
  • Ablation par radiofréquence : Destruction par chaleur appliquée sur les tissus cancéreux.

C- Soutien et moral pour les patients :

  • Fournir des informations claires sur la maladie et les traitements.
  • Encourager une alimentation saine, l’exercice régulier et un bon sommeil.
  • Réduire le stress grâce à des activités comme la lecture ou la musique.
  • Si nécessaire, proposer un soutien psychologique.

D- Soins palliatifs :

Pour les patients atteints de cancers avancés, les soins palliatifs visent à améliorer leur qualité de vie grâce à un soutien psychologique, une gestion de la douleur et une nutrition adaptée.

Espérance de vie (pronostic) des patients atteints d’un cancer du rein selon les stades

Les mêmes normes peuvent ne pas s’appliquer à tous les patients, mais selon les résultats de nombreuses études scientifiques, nous pouvons résumer les taux de survie sans maladie à 5 ans en fonction des stades du cancer du rein comme suit :

Stade I et Stade II : Survie sans maladie à 5 ans de 80 à 100 %
Stade III : Survie à 5 ans de 50 à 60 %
Stade IV : Taux de survie à 5 ans pour les patients atteints de cancer métastatique, c’est-à-dire un cancer qui s’est propagé dans tout le corps, de 16 à 32 %

En résumé

Le cancer du rein est le cancer le plus fréquent du système urinaire après le cancer de la prostate et de la vessie. Il est plus fréquent chez les hommes. La radiothérapie et la chimiothérapie ne sont généralement pas efficaces dans le traitement, mais elles sont appliquées dans des cas appropriés. La méthode de traitement la plus efficace pour le cancer du rein est la chirurgie. Le traitement chirurgical est réalisé de manière ouverte, laparoscopique ou robotique. Une néphrectomie radicale ou partielle est effectuée en fonction de la localisation et de la taille du cancer. Nous réalisons avec succès des interventions chirurgicales pour le traitement du cancer du rein depuis de nombreuses années.

Prof. Dr. Emin ÖZBEK
Urologue
Istanbul, TURQUIE

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