Résection Transurétrale de la Prostate (RTUP)

Résection Transurétrale de la Prostate (RTUP)

La résection transurétrale de la prostate (RTUP) est une intervention chirurgicale endoscopique utilisée pour traiter l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).

Cette méthode est bien connue et donne des résultats très satisfaisants lorsqu’elle est réalisée par des mains expérimentées. Dans cet article, je fournirai des informations générales et actualisées sur la chirurgie RTUP.

Qu’est-ce que la chirurgie RTUP ?

La chirurgie RTUP est une procédure endoscopique et non invasive réalisée pour soulager les difficultés urinaires causées par l’élargissement de la prostate chez les hommes. Pendant de nombreuses années, elle a été considérée comme la « norme d’or » dans le traitement chirurgical de l’HBP. Cependant, ces dernières années, la technique HOLEP a été reconnue comme la nouvelle norme d’or pour le traitement chirurgical de l’élargissement de la prostate, avec des résultats très réussis. Nous appliquons également avec succès la méthode HOLEP à nos patients depuis de nombreuses années. La RTUP reste aujourd’hui une option valable en raison de son coût plus faible et de son utilisation dans de nombreux centres. Nous avons réalisé la RTUP chez d’innombrables patients depuis plus de 25 ans et l’appliquons toujours avec succès chez ceux qui ne peuvent pas subir la HOLEP.

Comment se déroule la chirurgie RTUP ?

Le patient est positionné sur le dos en position gynécologique. Un résectoscope est inséré par l’urètre pour examiner les parties élargies de la prostate causant des difficultés urinaires, ainsi que la vessie et les orifices urétéraux (les sorties des canaux urinaires s’ouvrant dans la vessie). La vessie est examinée pour détecter un cancer ou des calculs. Les tissus de la prostate élargis sont ensuite découpés en petits morceaux et retirés par la vessie sans incision externe. Une fois la résection (RTU, RTUP) terminée, les saignements dans la zone de la prostate sont contrôlés (cautérisation), et les morceaux de prostate retirés sont évacués de la vessie avec de l’eau sous pression. À la fin de la procédure, un cathéter de Foley est placé dans l’urètre, et l’opération est conclue par un rinçage du cathéter avec une solution saline pour prévenir les saignements.

Quelles techniques sont utilisées ?

Différentes techniques de RTUP existent, notamment :

  • RTUP bipolaire, plasma cinétique
  • RTUP classique, monopolaire

Les chirurgies RTUP plasma cinétique et classique se déroulent de manière similaire. Cependant, la RTUP plasma cinétique est une technique plus avancée. Ses principaux avantages par rapport à la RTUP classique incluent :

  • Réduction des saignements pendant la chirurgie
  • Temps d’opération plus courts
  • Moins de complications

La RTUP plasma cinétique utilise une solution saline, éliminant le risque de syndrome de la RTUP. Nous privilégions la méthode bipolaire plasma cinétique pour nos patients RTUP.

Quelles sont les méthodes alternatives ?

Les méthodes alternatives à la RTUP incluent :

  • Chirurgie HOLEP : Aux États-Unis et en Europe, la HOLEP a remplacé la RTUP comme norme d’or. Elle entraîne peu de saignements, n’affecte pas la fonction sexuelle, ne présente pas de récidive et peut être appliquée à des prostates de toutes tailles.
  • Chirurgie ouverte de la prostate : Rarement réalisée, uniquement dans les cas de prostates très volumineuses ou lorsque les autres méthodes ne sont pas réalisables.
  • Laser Greenlight : Une technique laser, bien que rarement utilisée de nos jours.
  • Chirurgie Rezum : Traitement endoscopique utilisant la vapeur pour réduire la taille de la prostate.
  • Autres méthodes laser

Pour qui la RTUP est-elle recommandée ?

La RTUP est préconisée dans les situations suivantes :

  • Symptômes persistants malgré un traitement médicamenteux
  • Présence de saignements
  • Incapacité à uriner, nécessitant une sonde
  • Formation de calculs vésicaux
  • Formation de diverticules vésicaux
  • Infections urinaires récurrentes
  • Vidange incomplète de la vessie
  • Dégradation de la fonction rénale
  • Nycturie fréquente perturbant le sommeil
  • Présence d’une hernie inguinale

Préparation préopératoire

Étant donné que les patients atteints d’hypertrophie de la prostate sont généralement âgés, ils peuvent présenter d’autres affections comme des maladies cardiaques, de l’hypertension ou du diabète, qui doivent être évaluées avant l’intervention.

  • Les patients souffrant de conditions telles que l’hypertension ou le diabète doivent être évalués par un cardiologue et un endocrinologue.
  • Si les patients prennent des anticoagulants, ces médicaments doivent être arrêtés une semaine avant l’opération, ou remplacés par des médicaments à moindre risque hémorragique.
  • Des analyses sanguines générales (fonction rénale, hépatique, etc.) sont effectuées.
  • Une radiographie pulmonaire et un ECG sont réalisés.
  • 1 à 2 unités de sang peuvent être préparées en cas de saignement.
  • En cas d’infection urinaire, elle doit être traitée avec des antibiotiques appropriés avant l’intervention.
  • Les patients sont hospitalisés le jour même de l’opération et doivent éviter de manger ou boire pendant au moins 4 à 5 heures avant l’intervention.
  • Les patients doivent lire et signer un formulaire de consentement éclairé.

Quel type d’anesthésie est utilisé ?

Généralement, une anesthésie spinale (engourdissant le bas du corps) est utilisée pour la chirurgie TURP. Dans certains cas, une anesthésie générale est appliquée. Le type d’anesthésie est décidé conjointement par l’anesthésiste et le chirurgien.

Combien de temps dure l’opération et l’hospitalisation ?

La durée de la chirurgie TURP dépend de la taille de la prostate. En moyenne, elle dure 1 à 1,5 heure, mais peut être plus longue en cas de prostate volumineuse. La sonde reste généralement en place pendant 1 à 2 jours, et les patients restent en général hospitalisés pendant 1 à 2 jours.

Soins postopératoires

Après le retrait de la sonde et la sortie de l’hôpital, les patients doivent suivre certaines recommandations :

  • Boire beaucoup d’eau pour aider à éliminer l’urine et prévenir les saignements.
  • Privilégier les aliments riches en fibres pour éviter la constipation. Les aliments et boissons gazeux doivent être évités.
  • Éviter les anticoagulants dans les premiers temps postopératoires, sauf en cas de nécessité absolue.
  • Éviter les activités physiques intenses pendant les 4 à 6 premières semaines.
  • Éviter les rapports sexuels pendant 4 semaines pour prévenir les saignements.
  • Éviter de rester assis sur des surfaces dures pendant de longues périodes pendant 4 à 6 semaines pour réduire le risque de saignements.

Risques de l’intervention

La chirurgie TURP, lorsqu’elle est réalisée par des mains expérimentées, donne généralement des résultats très satisfaisants, et les complications graves sont rares. Les risques peu fréquents associés à la TURP incluent :

  • Difficulté à uriner : Une difficulté temporaire à uriner peut survenir en raison d’un gonflement de la zone opérée.
  • Infection urinaire : Des antibiotiques appropriés sont administrés avant et après l’opération pour prévenir ce risque.
  • Absence de sperme : Dans toutes les chirurgies de la prostate, le sperme peut pénétrer dans la vessie au lieu de sortir lors de l’éjaculation (éjaculation rétrograde). Cela peut être préoccupant pour les hommes souhaitant avoir des enfants, bien que la fécondation in vitro puisse permettre de concevoir un enfant.
  • Dysfonction érectile (impuissance) : Ce problème peut survenir chez un très faible pourcentage de patients.
  • Saignement : Le risque de saignement est plus élevé pour les prostates volumineuses, nécessitant parfois une transfusion sanguine.
  • Incontinence urinaire : Ce risque existe dans toutes les chirurgies de la prostate, mais reste très rare lorsque la TURP est pratiquée par des chirurgiens expérimentés.
  • Syndrome de TURP : Ce problème, lié à l’entrée du liquide utilisé pendant l’opération dans le sang, est désormais évité grâce aux techniques modernes de TURP bipolaire.
  • Nécessité d’une deuxième TURP : Si la prostate n’est pas totalement enlevée lors de la première intervention, une deuxième opération peut être nécessaire.
  • Rétrécissement urétral : Les dommages à l’appareil urinaire peuvent entraîner un rétrécissement de l’urètre.

Que peut-il se passer après la chirurgie ?

Les patients restent habituellement hospitalisés pendant 1 à 2 jours après la chirurgie, et leur sonde est retirée avant leur sortie. Pendant cette période, ils doivent noter les points suivants :

  • Sang dans l’urine : Il est normal que l’urine contienne un peu de sang après le retrait de la sonde, mais cela s’améliore généralement avec le temps.
  • Incapacité à uriner : Cela peut survenir chez les patients âgés ou diabétiques. Une sonde temporaire peut être nécessaire.
  • Brûlure en urinant : Ce symptôme peut durer jusqu’à 4-6 semaines.
  • Fréquence urinaire et urgence : Ces symptômes sont temporaires et peuvent être traités si nécessaire.

Quand contacter le médecin ?

Les patients doivent consulter leur médecin en cas de :

  • Incapacité totale à uriner.
  • Saignement abondant avec des caillots.
  • Fièvre prolongée supérieure à 38°C, accompagnée de frissons.

En résumé

La TURP est une méthode endoscopique efficace pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate. Toutefois, la technique HOLEP est désormais le nouveau standard dans les pays développés, avec des avantages comme un saignement minimal, une absence de récidive et une préservation de la fonction sexuelle.

Prof. Dr. Emin ÖZBEK

Urologue spécialisé,

Istanbul, Turquie

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